Tamir Triad

C’est tout moi ça, j’achète un livre assez épais un jour, et le lendemain je l’ai fini après avoir passé ma nuit à le lire sans m’arrêter… Va falloir que je trouve un truc pour faire durer les bouquins.

Bon, Tamir Triad de Lynn Flewelling est connue en France sous le nom peu engageant de Le Royaume de Tobin. Evidemment, l’édition originale est composée de trois tomes, et les éditeurs français n’ont rien trouvé de mieux que de couper chaque tome en deux à chaque fois. En fait, j’ai découvert cette saga, lorsque le premier tome français (c’est à dire la moitié d’un tome original) est sorti quand j’étais encore chez France Loisirs. Comme je n’ai jamais aimé attendre la suite ô combien longue à venir en français, je me suis tournée vers les tomes anglais, le dernier étant sorti en juin 2006. Pour ceux qui connaissent, le Royaume de Tobin est traduit par le même traducteur que le Trône de fer, son choix comme pour le Trône a été d’exagérer les traits de certains personnages ou encore de faire des envolées lyriques moyenageuses dans les dialogues. Je vous assure que c’était bien la première fois que je comprenais mieux l’anglais que le français quand il s’agissait des dialogues paysans (vous savezn avec l’accent, le patois, les mots écorchés….). Bref, pour fêter la fin de Tamir Triad, je vais vous en décrire les tomes…

The Bone Doll’s Twin

Premier tome de la saga, il nous emmène dans un pays, la Skala. Ce pays est sous l’influence d’une prophétie : si la Skala est dirigée par une reine, alors jamais elle ne tombera aux mains des ennemis. En somme, il n’y a pas de roi, mais des consorts. Malheureusement, le pays vit des jours funestes (ça commence toujours comme ça en fantasy). La Reine a été assassinée, et pour ainsi dire, elle était folle. Mais Ariani, sa fille, qui devait régner, n’était alors qu’une enfant et son frère prit sa place. Il tua alors tous les bébés filles de la lignée de sang, et seule sa soeur fut épargnée. Epargnée, mais pas pour autant permise de donner naissance à une fille. Ariani a grandi et s’est mariée, elle va bientôt accoucher de jumeaux. Une fille et un garçon. Mais le Roi ne veut pas de cette fille, qui est un danger pour sa couronne. Iya, une magicienne et amie de Rhius, va tout faire pour sauver la vie de cette petite fille, pour qu’un jour, elle puisse réclamer le trône et le garder. Même si pour cela, elle doit tuer le garçon. Tuer le garçon, pour que la petite fille puisse prendre son apparence.

Ainsi commence la vie de Tobin. Tobin, qui est une fille dans la peau d’un garçon, et qui ne le sait pas.

Ce premier tome nous entraîne sur les pas de Tobin qui n’est pas un enfant comme les autres, loin de là. Et pour cause ! L’enfant est hanté. The Bone Doll’s Twin est vraiment un tome spécial. L’auteur a réussi à émettre une atmosphère inquiétante dans cette grande maison, une atmosphère unique et on sent le fardeau qui pèse sur les épaules du jeune Tobin, alors qu’il n’en a pas encore conscience.

C’est bien entendu ce tome qu’il faut lire pour commencer la saga et y accrocher, mais je pense que vous n’aurez vraiment aucun problème à y parvenir, tant l’histoire est envoûtante et pour le moins originale. Chaque personnage a son aura, son caractère et est très soigné, en bon ou en mauvais. Aucun n’est parfait, même si l’on suit davantage la progression de Tobin. En langue française, ce tome est composée de deux : Les jumeaux et les années d’apprentissage.

 
Hidden Warrior

Ce deuxième tome commence alors qu’un grand changement est apparu dans la vie de Tobin, du haut de ses douze ans. Il fait à présent partie des Compagnons du Prince Korin, seul survivant des enfants du Roi régnant. En tant que cousin, Tobin a le devoir de faire partie de la cour du Prince. Evidemment, douze ans, ce n’est pas une période facile. De plus, la capitale, Ero, est remplie de gens qui veulent voler ou utiliser Tobin d’une manière ou d’une autre, et pourquoi pas le manipuler aussi ?

Si le premier tome nous comptait l’enfance de Tobin, celui-ci nous compte son entrée dans l’adolescence, qui est loin d’être une période facile avec la puberté qui approche, une puberté qui ne sera jamais pareille à elle-même pour Tobin. De plus, l’univers s’enrichit de personnages, avec ses ambiguités propres. Il pose des cas de conscience difficiles pour un être aussi jeune que le héros et loin d’être simple. Sans compter les événements qui vont plus ou moins précipiter la chute. Tobin est conscient de son sort futur à présent, mais c’est loin d’être aussi simple. Comment vouloir tuer les gens qui lui sont chers par devoir envers son pays ? Evidemment, c’est encore là un tome à dévorer, sans parler de la bataille finale qui est un vrai régal. Je n’avais jamais lu une bataille qui présageait autant pour celle à venir… Je crois d’ailleurs avoir lu le livre en une nuit si mes souvenirs sont bons.
Enfin, en français, le tome est découpé en deux encore : l’Eveil de Sang et la Révélation

The Oracle’s Queen

Ah voici le dernier tome, sorti il y a peu de temps. Tome final par ailleurs ou tout devait avoir une réponse…

Le livre commence juste après le second évidemment. Tobin, qui est à présent Tamir, va sur ses seize ans et prend, bon gré, mal gré, les commandes du pays. Son cousin est en fuite et Tamir cherche un moyen pour éviter l’éclat du sang. Qui peut l’aider à trouver une solution ? L’Oracle. L’Oracle d’Illior, le dieu protecteur de la Skala. Tamir va chercher des réponses, tout en essayant de s’accepter à présent. Pas si facile que ça d’être dans sa propre peau, d’avoir vécu un mensonge toutes ses années, et pas facile d’apprivoiser son propre corps.

Dernier tome. Je l’attendais depuis longtemps celui-là et il a tenu toutes ses promesses. Même les personnages que je n’aimais pas trop dans le deuxième ont eu leur place tant ils sont soignés. La relation entre Tamir et Ki est chaotique et représente bien ce qui doit se passer lors d’un tel changement, les deux étant bouleversés par cet état des choses. Mais aussi et toujours, toutes ses ambiguités, ses choix, faits entre devoir et coeur. Des Compagnons du Prince à Iya, tout ceci nous montre à quel point il est douloureux de suivre son coeur ou suivre notre devoir. Un tome magnifique avec une bataille finale réussie en tout point. On dévore le tome si vite qu’on ne se rend plus compte du temps qui passe.

Bref, cette saga est un véritable petit bijoux et elle est à découvrir de toute urgence. Bon évidemment, comme d’habitude, les couvertures des tomes anglais sont extra, mais les livres sont plus chers que les américains (donc, j’ai les américains). Enfin, dans tous les cas, je les préfère aux tomes français.

Tamir Triad, au moins, offre des personnages ayant leur propre caractère et à chaque fois, leur propre dilemne. Dans ce dernier tome, je me suis prise d’amitié pour Caliel, que je n’aimais pas trop à la base, car il me semblait bien pâlot à côté ne serait-ce que de Tobin. J’ai toujours aimé Arkoniel et Lhel, Tobin/Tamir. Je me suis réconcilée avec Ki (que je n’aimais absolument pas dans le premier tome). J’aime bien Korin aussi, mais ma préférence ultime va à Brother (et une petite touche pour Ariani aussi). Brother qui avec Tobin/Tamir est le pilier de l’histoire. D’ailleurs, la relation qu’il entretient avec Tobin est pour le moins unique en son genre, et ce lien est vraiment ce qui fait de ce livre, un livre à part.

Comments (8)

Lupinjuin 27th, 2007 at 00:57

Hello,
je ne sais pas comment tu as fait pour lire tout d’une traite, j’ai lu les jumeaux en 1 semaine et plutôt à contre coeur, c’est mon premier roman "fantasy" et je m’attendais à plus d’imagination et de détails sur les batailles entre les royaumes, l’utilité des magiciens etc… car là, le focus sur la vie du mioche qui vit en reclu avec sa mère folle-dingue, ça a du mal à passer ^^;

Myaahjuin 27th, 2007 at 13:16

Peut-être que j’ai pu accroché justement parce que le début ne ressemblait pas à tous les classiques d’heroic-fantasy loin de là. Mais je peux t’assurer que ce début est très important. Il faut comprendre que Tamir Triad est quand même centré sur la vie de Tobin contrairement à d’autres écrits de fantasy centrés sur les guerres entre pays.
Après ça dépend des goûts, je préfère quand les personnages sont développés, connaître leur vie plutôt que de m’appesantir sur le "système" de comment les pays fonctionnent entre eux.
Après, tu n’as lu que la moitié du premier tome avec les Jumeaux, ce qui est quand même un peu handicapant pour le rythme premier de l’oeuvre originale, puisque Tobin ne passe pas sa vie là-bas, bien au contraire.
Par contre, ce sera toujours centré sur Tobin et sa relation avec son frère ^_^

vilyaoctobre 16th, 2007 at 12:45

Salut,

Je suis tombé sous le charme de cette superbe série et comme toi je suis trop impatient pour attendre les traductions … de mauvaise qualité parfois !
Pour avoir le dénoument de la série, il me suffirait donc d’acheter the oracle’s queen ?
J’ai lu jusque la troisième oreska en français, soit le tome 5

Myaahoctobre 16th, 2007 at 20:59

Je pense que tu as déjà la première moitié de the oracle’s queen, mais sinon c’est bien ça. Si tu ne veux pas attendre la dernière moitié (mais il ne devrait en rester qu’une je pense) tu auras tout dans the oracle’s queen :)

Motoko-shironovembre 17th, 2007 at 14:07

salut,
Moi je suis une vrai maniaque de fantasy, je dois avoué que au début j’étais plutot sceptique… Surtout pour les jumeaux mais tout bouge dès le tome deux avec l’entré de Tobin dans le compagnon royaux. Il va se faire des amis et des ennemis.
Ses relations avec Ki sont des plus troubles c’st ce qui me fait les adorés tous deux.

niphredilmars 9th, 2008 at 22:35

Hello
On m’a offert ce livre pour mon anniversaire, enfin le premier demi tome, et j’ai tout dévoré d’un coup, sans pouvoir m’arrêter : ce livre est une drogue! J’ai du commander le 3e en anglais pour l’avoir, sinon il était introuvable, et quand je ne le lisais pas, je passais mon temps à y penser.
Ce que j’aime justement c’est le fait que l’auteur n’essaye pas de faire quelque chose de trop grand et se concentre sur les personnages principaux. Ce qui fait qu’on s’y attache super fort et que leurs enjeux sont aussi importants pour eux que pour nous. Les heures que j’ai passées à lire la fin du deuxième tome me voyaient immobiles dans un fauteuil mais avec le cÅ“ur qui battait à tout rompre!
Et puis j’adore aussi le fait que ça ne soit pas "trop" fantasy. Le contexte est très cohérent et pas si différent de notre époque médiévale, hormis la magie bien sûr.

Et puis les grands traits des fantasy habituels sont flagrant lorsqu’on compare Eragon et The Wheel of Time par exemple : les deux commencent dans un village isolé, le protagoniste âgé de 16 à 18 ans, orphelin (ou presque), qui doit s’en aller à contre-cÅ“ur, des espèces d’êtres qui me font toujours penser aux Nazgûls à leurs trousses.
Tobin nous fait changer d’air. Et puis les "gentils" ont du se salir les mains pour une fois!
Néanmoins, j’aurais aimé que la fin soit un peu plus développée, la faire un peu trainer en longueur.

Je ne regarderai plus jamais des jumeaux de la même façon… Muahaha.

Myaahmars 13th, 2008 at 17:21

Merci pour ton commentaire Niphredil :)

C’est vrai que la Tamir Triad n’est vraiment pas du tout classique et que c’est un grand rafraichissant et j’ai ressenti la même chose pour la fin. L’épilogue ne suffit pas à nous, pauvres lecteurs en manque et devant quitter nos personnages…

Par contre, le départ classique de la Roue du Temps de Robert Jordan est parfaitement voulu et calculé (vu à quel point il s’éloigne ensuite des sentiers battus) au contraire d’Eragon (enfin ça n’est que mon humble avis XD)

En tout cas merci de ton témoignage encore une fois, ça fait toujours plaisir de voir des commentaires abondant dans ce sens :D

sandrinejanvier 31st, 2009 at 02:43

n’hesitez pas a vous equiper d’un lexique wow, j’ai du maal à comprendre, j’avoue :) en tout cas merci pour ce billlet intéressant ! c’ets toujours sympathique de paqser sur ce blog :)